Tout comme l’anxiété généralisée, l’éco-anxiété va mêler une inquiétude et une peur excessives de l’avenir. Cependant, l’éco-anxiété désigne plus particulièrement une détresse psychologique causée par le dérèglement climatique et les problèmes environnementaux.
Quels sont les risques pour la santé ?
Les risques sont multiples, l’éco-anxiété peut entraîner à des degrés variés : des troubles de l’humeur, du sommeil, de la motivation, de la concentration, mais également des sentiments de colère, de culpabilité, ou d’impuissance, et même de tristesse. L’éco-anxiété va également diminuer la qualité de vie, le bien-être et la santé mentale ainsi que les relations sociales. L’éco-anxiété n’est pas considérée comme une maladie mentale à part entière, mais plutôt comme un réflexe lucide et normal en réaction à une situation plus qu’alarmante.
Mieux comprendre la différence entre éco-anxiété et solastalgie
Les concepts de solastalgie et d’éco-anxiété justifient quelques précisions tant ils ont reçu d’écho dans les médias.
C’est le philosophe australien Albrecht qui définis le terme « solastalgie » lors de l’étude de graves épisodes de sécheresse et son impact sur la population locale en Nouvelle-Galles du Sud au début des années 2000.
Albrecht va décrire le sentiment de détresse induit chez les humains par la modification de l’environnement en opposition à la nostalgie (mélancolie ou mal du pays que ressentent les individus lorsqu’ils sont séparés de leur foyer). Le philosophe définit la solastalgie comme le sentiment de détresse qu’éprouvent ceux qui souffrent face aux changements dans leur environnement d’origine.
L’éco-anxiété quant à elle se définit comme un sentiment d’angoisse éprouvé face à la menace globale du changement climatique, exacerbé par un sentiment d’impuissance et de manque de contrôle sur la situation.
Ce sentiment n’est plus réservé exclusivement aux personnes dont l’environnement direct est modifié ou détruit, plus récemment, ce concept s’est étendu. C’est maintenant toute une partie de la population mondiale et particulièrement les jeunes qui prennent conscience de l’impact du changement climatique et de leur fréquent sentiment d’impuissance. Ils remettent de ce fait en question un modèle de vie ainsi que les projets qu’ils pouvaient avoir, y compris l’idée même de faire des enfants.
Une étude de 2021 sur une tranche de population mondiale de 16 à 25 ans montre que 62 % d’entre eux sont actuellement extrêmement inquiets à propos du changement climatique et que 45 % sont directement impactés dans leur quotidien par cette inquiétude. Dans certains cas, le syndrome d’éco-anxiété peut conduire à l’émergence de troubles cliniques tels que l’anxiété, les attaques de panique, l’insomnie ou la dépression.
A ce jour les recherches d’actions thérapeutiques pour diminuer le mal-être lié à l’éco-anxiété n’en est qu’à ses débuts. Mais la plupart des études s’accordent sur le fait qu’il est possible de réduire les émotions négatives en validant la réponse émotionnelle par une écoute et une attitude compréhensive.
Le fait par exemple de partager avec des personnes ayant les mêmes inquiétudes et partageant les mêmes valeurs environnementales permet à la fois de renforcer des liens sociaux et de mieux comprendre ce qui se passe pour adopter ensemble un comportement visant à atténuer le problème.
Inaction des politiques
Les menaces sont prévues et chiffrées par les scientifiques depuis des décennies et des solutions existent, pourtant les politiques du monde entier ne font rien (ou presque) pour y remédier.
Les non-décisions et l’inaction des gouvernements jouent également un rôle majeur dans l’éco-anxiété. Certains experts et militants conseillent de faire face à l’éco-anxiété en s’engageant dans des actions concrètes, individuelles ou collectives, pour limiter son impact écologique et soutenir les initiatives en faveur de la transition écologique.
Pour aller plus loin:
Comment soigner l’éco-anxiété ou la solastalgie